Les données médicales des bretons seront stockées à Rennes comme par exemple le réseau de téléimagerie, d'oncologie de Bretagne ou encore la télésanté.
Le Syndicat interhospitalier de Bretagne (SIB), implanté à Rennes, inaugure, aujourd'hui, son nouveau centre de données. Sa vocation : héberger les données médicales de près de 1,5 million de patients.
« À terme, notre nouveau centre de données pourra abriter les données médicales de près de 1 500 000 patients », assure Olivier Morice-Morand, secrétaire général du Syndicat interhospitalier de Bretagne, dont les bâtiments sont implantés à Rennes. « Les données proviendront des patients bretons mais aussi de 220 structures hospitalières allant du nord de la France à la Corse. »
Un super-cerveau à la mémoire gigantesque qui va être officiellement inauguré demain. « Notre data center (nom anglais pour centre de données) disposera d'une capacité totale de 2 pétaoctets. » Pour les non initiés, ce chiffre représente l'équivalent de deux millions de disques durs d'un gigaoctet. De quoi stocker près de 40 000 films en très haute définition ou 20 milliards de photos numériques !
Évolution
« Nous y stockerons aussi bien des radiographies que des IRM, des scanners, des bilans médicaux, des analyses... Nous avons obtenu l'agrément du ministère de la Santé pour l'hébergement de données de santé du Grand Ouest. » Un agrément qui comprend un très haut niveau de sécurité et la garantie, pour les structures hospitalières clientes du SIB, d'y accéder 24 heures sur 24 heures et surtout qu'elles soient à l'abri de toutes destructions ou incidents. Il est difficile et très onéreux pour les hôpitaux de s'offrir leurs propres data center.
Établissement public de coopération hospitalière, le SIB était, originellement, spécialisé dans la gestion de la paie du personnel hospitalier. « Nos missions ont évolué au fil des années et nous sommes devenus un distributeur et un éditeur de logiciels de santé, ainsi qu'un hébergeur de données à caractère personnel. » Une structure qui, aujourd'hui, emploie près de 220 personnes dont une très grande majorité d'ingénieurs et développeurs informatiques. En 2012, elle va générer un chiffre d'affaires de 21,5 millions d'euros.
« Nous intervenons aussi dans la mise en place de réseaux à très grands débits qui permettent à différents CHU et autres structures de partager des données ou de travailler ensemble » précise Robert Crépeaux, directeur technique. « Comme par exemple le réseau de téléimagerie, d'oncologie de Bretagne ou encore la télésanté. » Des activités très gourmandes en ressources réseaux et qui nécessitent des « tuyaux » sécurisés capables de faire transiter de très gros volumes de données. « Nous sommes devenus l'un des acteurs de la santé en France », poursuit le directeur technique.
« Avec l'évolution de nos métiers, il devenait nécessaire que nous nous dotions d'un nouvel outil de stockage. Notre précédent, datant de 1994, était en passe d'être saturé. » Le choix a donc été fait de construire un nouveau data center disposant d'un matériel dernier cri et répondant aux normes les plus exigeantes. « Il est évolutif et nous pourrons, en fonction des besoins, augmenter sa capacité. »